[RP] La Dame d'Yeu prend ses quartiers [Début à La Rochelle]

Messages : 56 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Poitou

[Viens donc avec moi..]

Un trio licorneux était parti de La Trémouille il y a quelques jours traînant derrière eux une charrette vide. Sans rester plus d'un soir dans les auberges ou ils s'étaient arrêtés, Poitiers, Niort pour enfin arriver à la Rochelle ou ils allaient devoir rester un petit moment.
Le voyage s'était déroule sans encombre, pas même une roue cassée dans une ornière pour casser l'élan du voyage prévu depuis le retour du couple de leur mariage au Bourbonnais Auvergne. De toute fàçon, qui oserais s'en prendre à trois licorneux? Je vous le demande bien..
La troisième personne était Rheanne, Licorneuse de son état et surtout cousine nouvellement retrouvée du côté (obscur de la force) angevin d'Alethea.

Cela faisait bien longtemps que le Trémouillois n'étais pas allé se confronter à la mer Rochelaise, on lui racontait que la ville d'aujourd'hui, avec l'agrandissement de son port n'était plus celle qu'elle était à une époque.. "La Ville Fantôme", et je ne parle pas de soule.
Et en effet l'effervescence se faisait sentir alors qu'il n'apercevait encore qu'au loin les fortifications de la cité portuaire, les chemins étaient bondés, charpentiers traînant de lourdes cargaisons de bois, ouvriers charriant de la pierre. Les âniers et leurs bâtons ne manqueraient pas de travail avant longtemps avec le Port, certains prévoyaient même de très grand chantiers qui pourraient durer des années afin que le port soit à la hauteur du Comté.. oui oui des bruits couraient sur la construction d'un arsenal.

Bienvenue à La Rochelle, son ports, ses marins.. et sa MER OCEANE! dît il aux deux jeunes femme.

La petit équipe traversa les portes de la ville ou l'agitation était encore plus intense, foule de badaud, de négocieurs, bref le petit peuble vivait et.. ça avançait pas un poil.

Place! Bougez vous bande de gueux!

Voila qui faisait son petit effet, et à présent que la foule s'écartait un peu, car lui n’arrêterait dans tous les cas pas la charrette jusqu'à ce qu'ils aient trouvés une auberge convenable. Car des auberges mal famées dans une cité portuaire, ce n'est pas ce qui manque. C'est connus, les marins sont des pochtrons.. et en parlant de pochtrons (ou de marins) il fallait qu'il trouve un bateau pour faire la voyage à l'île d'Yeu.. et un gros bateau pasqu'il fallait carrément aménager un château quasiment vide.. et un château c'est grand.

Une fois qu'il eut mis le pied à terre, et aidé son épouse et sa cousine à descendre, suivies de près par Vitéric qui ne perdit pas une seconde pour sauter de la charrette, il exposa ses projets pour la journée.

Il faut que j'aille dans le quartier du Port pour trouver un affréteur avec un bon équipage pour le voyage, vous pourriez par exemple trouver des draperies et du mobilier pour le château d'Yeu. Partez du principe qu'il n'y a rien la bas et qu'il faut tout emmener.

Messages : 1 Date d'inscription : 15/01/2011

La brune réprima un bâillement alors que l’équipée arrivait aux abords de la Rochelle. Plusieurs jours que les époux et la cousine avaient quitté la Trémouille pour rejoindre les terres du marié. Enfin des terres… plutôt un lopin entouré d’eau à ce que la Mainoise avait cru comprendre…

Donc plusieurs longues heures de voyage installée dans la charrette conduite par Eragon… Elle avait loué le Très Haut lorsque Thea lui avait appris que tout ce petit monde ne voyagerait pas à cheval… Au moins, cette fois-ci, elle n’avait pas eu à trouver une quelconque supercherie pour éviter de chevaucher… Rheanne passa donc le trajet installée aussi confortablement que possible à l’arrière aux côtés de sa cousine. Pour une fois, ni l’une n’avait à s’inquiéter de la direction à prendre alors elles se laissaient aller à se remémorer les péripéties du mariage ou une énième fois à évoquer leurs origines angevines.

Au début, il lui coûtait de réaliser le mensonge sur ses origines et sur l’ancrage de la famille. Père d’origine angevine ?! Brrr, frisson dans le dos… Mais à voir la cousine toute fraîche, elle se disait que l’angevin n’avait pas que du mauvais. A moins que ce soit la branche espagnole qui embellissait le tout… Allez savoir… Enfin pour la brune, c’était donc un mélange angevin - mainois qui en aurait fait grincer plus d’un, surtout en Maine et surtout en Beaumont… Mais (finalement) heureusement qu’elle avait suivi Alethea jusqu’en Poitou, elle n’avait pas eu à annoncer la terrible filiation à ses amis du Maine. Enfin pour le peu qu’il lui restait là bas. La fuite plutôt que l’affrontement. Voilà qui ne lui ressemblait que peu à la mainoise…

Bienvenue à La Rochelle, son ports, ses marins.. et sa MER OCEANE! dît il aux deux jeunes femme.

Rheanne releva la tête et la balada de droite et de gauche pour admirer ce qu’Eragon leur présentait fièrement. De la populasse à tout va, encombrant rue, ruelle, artère… Pour le coup, la brune était plus que ravie de se trouver à hauteur. Non pas par crainte du peuple, elle en était elle-même, mais à voir l’effervescence, un coup de poutre aurait eu tôt fait de lui secouer le coin du museau, connaissant sa grande adresse…

Et tout cela pour quoi… Pour un port… Rheanne n’y comprenant décidément pas grand-chose, n’ayant elle-même jamais vu les vastes étendues atlantiques… Atlantiques et même océaniques tout court. M’enfin, s’ils s’échinaient tous ainsi cela devait être important…

Place! Bougez vous bande de gueux!

Les oreilles de la brune furent sévèrement chatouillées, elle toisa de ses prunelles noires le jeune marié qui lui tournait le dos. Deux solutions… S’indigner ou se la péter comme le commun des nobles… Cruel dilemme. Elle avait beau en côtoyer de plus en plus, elle avait toujours du mal avec ce fossé que certains se plaisaient à entretenir. Un coup d’œil rapide à sa cousine et curieusement, sa colère de paysanne bafouée se calma. Elle venait d’avoir à l’esprit un certain jeune comte qui se plaisait à faire de la sorte… Et elle se détendit pour sourire à son tour.

Et le convoi s’arrêta parmi la foule devant une auberge d’apparence convenable. Aidé par le cousin et à la suite de sa cousine, elle descendit de la charrette manquant de se faire bousculer par l’animal de compagnie d’Alethea. Cadeaux de mariage… Un chien et un faucon… Ils voulaient monter une ménagerie ou quoi ?! Et une cousine ça leur suffisait pas déjà dans leur bagage ?! Ça peut tenir compagnie, faire la conversation…

Arrivée au sol sans encombre, elle passa rapidement la paume de ses mains sur ses vêtements pour faire disparaitre quelques plis. Enfin surtout pour faire genre et se donner contenance.

Et voilà que le seigneur poitevin de donner les directives pour la journée… Comme par hasard, il cantonna les dames aux achats de meubles, décorations et autres babioles pour agrémenter son château… Rheanne fit une moue. Alors qu’elle aurait rêvé d’une bonne tisane à défaut d’une pinte de bière (pour une dame, ça fait moyen, mais une gueuse peut se le permettre…), elle dut accompagner et conseiller sa cousine vers les étals des marchands…

Coup d’œil au marié, sourire de circonstance avec les paupières qui papillonnaient et la main qui se tendit vers lui.

Cher cousin, il va nous falloir quelques écus pour faire vos emplettes…

Ledit cousin lui mit entre les mains une bourse légèrement rebondie. Elle fit sauter la bourse dans la paume de sa main droite pour la soupeser. Habillée d’un demi sourire, elle se retourna vers sa cousine et la prit par le bras.

Thea, dites au revoir à votre époux pour quelques heures, nous avons une lourde mission à accomplir…

Lui laissant peu de temps pour saluer Eragon comme toute gentille épouse malheureuse de quitter son aimé, elle traina son aînée à son bras à travers les ruelles de la ville…

Messages : 144 Date d'inscription : 02/06/2010

[Je suis juste là … regarde… à côté de toi]

Se laisser porter…

Ça la changeait la Saint Yriex, le Chevalier de la Licorne, Le Lieutenant Commandeur de l’Ordre. La fin de la mission en Alençon avait sonné le glas de ses responsabilités. Même provisoirement et partiellement, elle s’était déchargée du poids de ses responsabilités. Il ne restait plus que quelques courriers du Haut Conseil de l’Ordre pour la rattacher encore à ses fonctions au sein de la forteresse normande. Depuis la mi-novembre elle s’était offert le luxe d’être juste une voyageuse, une fille de vingt ans qui revenait chez les siens, une promise dont ils feraient une épouse.

Laisser ses pensées vagabonder…

Les sortir de la douceur de la demeure Trémouilloise dans laquelle ils avaient débuté leur mariage et terminé l’année, et les laisser s’envoler vers cette mer qu’elle avait découverte sous la chaleur de juillet en prenant soin, pourtant, de bien rester à quai. Laisser ses pensées fuir, prévoir, imaginer, un peu inquiètes, le petit périple qu’elle devrait affronter pour rejoindre l’Ile du Poitevin. Et laisser son regard se poser, aussi près que son imagination peut s’éloigner… là sur sa nuque, sur son dos, en hauteur, pendant qu’il conduit l'attelage.

Pendant les longues heures du voyage le vent froid a jeté sa gifle rouge sur les visages. Viteric qui sent la fin du périple descend en courant de la charrette puis y revient pour chercher quelques caresses. Les prunelles noires de Thea s’arrêtent sur celles de sa cousine. Il y a toujours entre elles cette légère distance qu’elle ne parvient pas à briser. La distance pourtant elle connaît la Saint Yriex. C’est son refuge, son observatoire, son rempart. Seulement celle de Rheanne est différente, elle le sent, sans bien arriver à déterminer si c’est de la crainte ou de la déférence. Quoi qu’il en soit, sa cousine n’arrive pas à totalement se défaire du rapport hiérarchique qu’elles ont au sein de l’Ordre et ça laisse au Chevalier un léger malaise. Elle s’en veut de ne pas avoir su trouver le chemin vers la mainoise.

Se laisser porter par un Seigneur d’Yeu décidé qui leur a frayé un passage au milieu du fourmillement de la cité portuaire jusqu’à une auberge, celle dans laquelle ils passeront les quelques jours dont ils ont besoin pour trouver de quoi s’installer. Mais cette première journée ne commence pas du tout comme elle l’avait espéré. Eragon partira seul de son côté pour trouver un bateau et elles se chargeront des premiers achats. Ça semble parfaitement convenir à Rheanne par contre. Alethea n’a même pas le temps d’acquiescer que sa cousine est déjà en train de l’entrainer vers la ville. Son poitevin devra donc se contenter d’un regard rapide en guise de confirmation et de promesse de se retrouver plus tard.

Le problème c’est le bois !

Partout où elles se rendaient la réponse était la même. Le port, les coques des bateaux et les bicoques des journaliers, les mâts, les digues et les jetées… depuis des mois les chargements de bois défilaient dans la ville mais tous étaient engloutis dans les chantiers. Les menuisiers, écoulaient leurs stocks de meubles à prix d’or mais la production avait cessée. A la fin de la journée les cousines avaient l’impression d’avoir fait vingt fois le tour de la ville pour ne rapporter que quelques coffres et la promesse d’être contactées dès que l’artisan aurait de quoi faire au moins une petite table.

A la nuit tombante elles avaient finalement pris place dans la grande salle de leur Auberge devant un verre de mauvais vin qu’elles délaissaient. Thea s’était placée face à la porte et levait son nez, un peu impatiente, chaque fois qu’elle s’ouvrait. En définitive, la journée n’avait pas si mal commencé. Il restait à espérer que son époux ne serait pas trop pressé d’embarquer ou qu’il accepterait d’emménager dans un château sans aucun meuble. A moins que… par miracle… Après tout c’était son duché à lui, peut-être arriverait-il à leur dégoter quelque filon secret…

Thea fait apporter un vin un peu plus fin. La Guyenne n’est pas loin et moyennant quelques-uns des écus inutilisés de la journée, le tavernier accepte de leur vendre l’une de ses bouteilles. Au bout de quelques dizaines de minutes, lorsqu’Eragon passe enfin la porte, les cousines sont passées de l’évocation déçue à la dérision amusées. Sans le laisser s’asseoir le Chevalier vient retrouver ses bras avant de lui faire le court et décevant bilan de leurs recherches.

On n’a rien trouvé ou presque. Quelques coffres qu’on a fait entreposer sur les quais. C’est tout ! Les menuisiers n’arrivent plus à trouver de bois. Demain on cherchera la vaisselle et le linge mais j’ai peur qu’il n’y ait aucun meuble à vendre à des lieues à la ronde. On n’a même pas pu commander une petite table alors pas la peine d’espérer un lit ou une armoire. Et toi ? Le bateau ?

Le regard de la brune se pose dans celui de son époux

Messages : 56 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Poitou

[Dans le Port de La Rochelle, Ya des marins qui chantent!]

Le plan avait été exposé, il avait fait un aller retour rapide a l'intérieur de l'auberge pour interroger le tenancier car ils avaient besoin de deux chambres pour quelques jours, le temps de trouver un bateau et un équipage.
Et une fois de retour, c'est la jeune cousine qui prit la parole.

Cher cousin, il va nous falloir quelques écus pour faire vos emplettes…

Ahhh les femmes, elle ne perdent pas le nord et ont toujours le sens des réalités, ce qui fît grandement rire le seigneur qui, d'un geste de la main défît une bourse qui pendait à sa ceinture et la tendît à Rheanne.

Voila qui devrait faire l'affaire pour le mobilier, n'hésitez pas à y mettre le prix s'il le faut.

Et le groupe ne tarda pas à se scinder, d'un côté deux femmes qui partaient vers le coeur de la cité et de l'autre le poitevin seul qui se dirigeait vers le port. Enfin seul, pas tout à fait car il suffit d'un sifflement pour que le jeune chien rapplique aux côtés du Héraut qui le gratifia d'une caresse.
L'agitation était grande mais il suffisait de regarder en l'air, repérer les mats des bateaux qui étaient à quai, et marcher dans leurs directions pour se retrouver aux alentours du port ou quelques marins qui venaient juste de rentrer de la pêche matinale proposaient un large choix de poissons en tout genre, disposés à même le sol.
Il ne fallût pas longtemps à Vitéric pour qu'il se dirige vers un étal pour chaparder un bout de poisson, et d'ailleurs il ne fallût pas non plus longtemps pour qu'il se retrouve avec un pêcheur aux fesses, rapidement désemparé quand il vît à quelle vitesse le cabot s'état enfui.

Mais c'est que, même si cette scène avait décroché un sourire au Trémouillois, cela ne résolvait en rien son histoire de bateau. Il fallait qu'il trouve au plus vite un armateur, et il n'avait pas encore de contact à la Rochelle, on lui avait seulement parlé d'un chef de port qui était d'ailleurs une femme.. et même bretonne.
Il flâna donc parmi les marins et les navires cherchant cette fameuse donzelle, et ce n'est qu'au bout du quai qu'il la trouva, donnant des ordres à quelques charpentiers perdus.
La repérer ne fût pas très difficile, des femmes dans un port c'est plutôt rare et des femmes pieds nus dans un port c'est même quasi introuvable mais pourtant cela correspondait bien à la description qu'on lui avait fait de celle-ci.

Elle était devant lui, regard vers la mer, et grâce au blason sur sa cape il nota qu'elle était marquise, comme quoi les différents séjours Héraldiques en Bretagne ne lui avaient pas servi à rien.

Marquise, le bon jour.
Je suis Eragon de Lisaran, Héraut du Poitou et seigneur d'une terre entourée d'eau.. l'île d'Yeu pour être précis. Un peu au nord, tout près de la Bretagne, d'ailleurs on me dit que beaucoup de Bretons viennent faire escale au petit port de cette seigneurie.

Je viens donc vers vous pour trouver un bâtiment, un capitaine et un bon équipage pour m'emmener la bas, moi, mon épouse, une cousine et du mobilier.

Regard qui scrute les différents bateaux à quais.

Vous pensez avoir de quoi satisfaire ma demande?

Et au loin un navire aux couleurs anglaises s’apprêtait à accoster.. A ses pieds le chien s'était assis et semblait captivé par les voiles qui battaient au vent.

Messages : 56 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Poitou

Leyah a écrit:: Un peton, deux petons, dix orteils, on aurait pu compter pendant des lustres que le compte n'aurait jamais changé .. a moins d'une amputation ..
Marquise Bretonne adorant errer pieds nus, la donzelle et ses petites manies bien connues sursauta à l'arrivée de l'homme qui venait se présenter.
Levé de sourcil, c'est qu'il avait le crachoir ! A se demander si elle pourrait en placer une, ce qui la fit sourire d'autant plus .
Main tendue vers le Héraut

Leyah Bleizhmorgan de Brocéliande, Marquise de Malville, alias la vilaine bretonne

Bouille se fendant d'un large sourire, regard empli d'ironie, la jeune femme écouta la requête sagement. Si si, elle pouvait être sage ... des fois ..
Petite réflexion, et la rouquine de rajouter

De quoi satisfaire votre demande, sans aucun doute, vous avez par la bas, la Dame Rouge, je ne suis pas difficile, le voyage ne devrait pas vous couter trop cher ..

Yeux se levant d'un air innocent, commerçante jusqu'aux bout des ongles, allez savoir ce que pas cher pouvait bien signifier.
Tss saleté de marchande de tapis , s'pas cher missié, s'pas cher ! On ne changeait pas un ane en cheval ein ..
Léger toussotement,

Sinon je puis vous conseiller également de faire le tour des quais, et d'y rencontrer les capitaines, vous trouverez toujours intéressé par quelques écus

Nouveau sourire de la Bleizhmorgan, tandis que ses petons enfilent ses bottes.
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Messages : 56 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Poitou

[Ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons!]

Après un petit sursaut, la Bretonne s'était retournée et à son tour s'était présentée.

Leyah Bleizhmorgan de Brocéliande, Marquise de Malville, alias la vilaine bretonne

Et bien je suis honoré de vous rencontrer, je ne vais peut-être pas utiliser ce sobriquet, ce sera donc Marquise.

De quoi satisfaire votre demande, sans aucun doute, vous avez par la bas, la Dame Rouge, je ne suis pas difficile, le voyage ne devrait pas vous couter trop cher...

Eragon suivit la direction que montrait la main, le regard se posa sur le fameux bâtiment.. ni trop petit ni trop grand, il suffirait amplement pour ce qu'il avait besoin d'emporter... et puis quoi de mieux qu'une Bretonne pour les mener a "Port aux Bretons"?

L'errant porta encore une fois sa main à la ceinture et décrocha une deuxième bourse plus légère que la première qu'il tendit à la Bleizhmorgan.

Marché conclu, voici pour la moitié du voyage. L'autre partie sera donnée à l'arrivée... je pense que la somme sera plus que raisonnable.
Sur ce je m'en vais rejoindre mon épouse pour l'avertir que j'ai trouvé un armateur...
Merci encore.

Sifflement et le chien décroche de son passe-temps du moment pour aller aboyer près du bateau anglois qui à présent était à quai avec une étrange cargaison... enfin assez imposante.
Du bois et encore du bois, sous toutes ses formes... des troncs entiers, du bois dégrossi, quelques meubles et des planches.

Un marchand avec un fort accent du nord avait pris place à l'avant du bâtiment et rameutait les Rochelais vantant les mérites du bois Anglais, sa couleur et les finitions des meubles.
Eragon passa son chemin sans vraiment y faire attention, il en parlerait peut être à la Saint Yriex dès qu'il la retrouverait... Et puis il se faisait tard, le soleil laissait rapidement place à la lune durant les courts jours hivernaux et donc le Poitevin reprit le chemin de l'auberge espérant que ces Dames auraient trouvé leur bonheur parmi les ébénistes de la cité portuaire.

Et à peine la porte de la taverne franchie, pas le temps d'enlever son chapeau que le chevalier qui vînt se loger dans ses bras. Sourire, baiser sur son front avant qu'elle lui raconte leurs journées.

On n’a rien trouvé ou presque. Quelques coffres qu’on a fait entreposer sur les quais. C’est tout ! Les menuisiers n’arrivent plus à trouver de bois. Demain on cherchera la vaisselle et le linge mais j’ai peur qu’il n’y ait aucun meuble à vendre à des lieues à la ronde. On n’a même pas pu commander une petite table alors pas la peine d’espérer un lit ou une armoire. Et toi ? Le bateau ?

Le Héraut s'assit tranquillement à a table, se servant un verre de la bouteille qui trônait sur la table, y trempant ses lèvres avant de reprendre.

Bien bien.. je n'y avais pas pensé à vrai dire mais je pense que j'ai une solution.. En allant au port pour trouver un armateur j'ai aperçu un navire anglais, je crois y avoir aperçu du bois et quelques meubles. Peut être que nous pourrons prendre du bois encore brut et le faire travailler par les charpentiers et ébénistes directement à l'île d'Yeu.. On devra juste se passer de quelques meubles pendant quelques semaines.

Il enleva enfin son chapeau, le posant sur la table et continua

Et pour le moyen de transport, j'ai trouvé une marquise Bretonne qui veut bien nous prendre à bord, nous partons dans deux jours, ça vous convient?

Eragon souleva son verre, le pencha sur le côté et claque la langue pour bien le sentir sur le palais.

En tout cas vous avez trouvé du vin pas trop mauvais..

Messages : 144 Date d'inscription : 02/06/2010

Il a une solution bien sûr … Elle comptait bien qu’il en ait une. Parce qu’on est chez lui d’abord, et puis parce que c’est comme ça… Le Lieutenant Commandeur s’efface quand ils sont ensemble, les responsabilités s’estompent, le poids du monde s’évapore… elle se pose à ses côtés et il s’occupe du reste. Il a une solution et, surtout, il a aussi ce sourire qui l’apaise. Il a sa main dans la sienne et du vin dans son verre, à la lueur des bougies et du feu de cheminée. Pour ce soir ils ne feront plus rien, en ces premiers jours de janvier la nuit arrive vite, ils vont manger et se reposer du voyage.

Deux jours c’est bien, Thea acquiesce… ça leur laisse le temps des autres achats, le linge, les réserves de nourriture, du bois pour se chauffer aussi et un peu de vaisselle… Le reste, ils verront sur l’Ile, ou bien ils enverront quelqu’un le chercher à La Rochelle plus tard. Elle a envie d’être avec lui là-bas de toute façon parce qu’ils peuvent être séparés n’importe quand, ça peut même être le lendemain, sans qu’elle ait eu le temps de rien voir de son nouveau fief. Si un courrier la rappelle à son devoir, elle partira. Le temps qu’ils ont ensemble est toujours sous la menace la séparation, ils le savent, ils vivront toujours avec.

Les deux journées qui suivent se passent plus facilement. Eragon et les cousines se partagent encore les taches. Pendant qu’il retourne au port s’occuper du bois, elles continuent les achats de première nécessité qu’elles font porter sur le quai et qu’il fait charger. Etrange occupation pour la Licorneuse… la dernière et la seule maison qu’elle ait eue à elle c’est son moulin auvergnat. Et elle y passait d’ailleurs si peu de temps, entre les missions, qu’il était à peine plus confortable qu’une tente d’un campement de l’Ordre. Elle l’a quitté dix mois plus tôt pour vivre en Maine où elle logeait au Manoir de Leard, sur les terres des De Vergy.

Elle s’était attachée à Landeronde aussi, pas au point de se sentir chez elle, ça restait sa seigneurie à lui mais il y avait fait des aménagements pour elle. Une salle d’arme pour qu’elle s’entraine et un bureau à côté du sien, pour continuer à la former à l’héraldique. Landeronde avait été leur refuge au cœur de l’été, avant la tourmente que son cousin leur avait imposée. Leur été au milieu des marais avait été un de leurs plus doux moments, avec leurs escapades secrètes dans la forteresse normande. Ça n’arrangeait d’ailleurs pas les appréhensions de la Saint Yriex. L’île d’Yeu était une île, une vraie, elle n’en avait pas que le nom. Elle allait devoir monter sur un bateau pour la première fois de sa vie, ils y seraient isolés et surtout ce n’était plus Landeronde… elle avait aimé ce petit château et elle ne sait pas bien ce qu’elle va trouver, là-bas, au milieu de l’eau… Era essaie bien de la rassurer mais lui non plus ne sait pas trop à quoi s’attendre et le flot des questions de son épouse finit par le laisser sans réponse.

Finalement, le troisième jour se profile. Le chevalier, un peu pale, se tient sur les quais, silencieuse face à la mer. Jusqu’à la fin elle laisse son époux et sa cousine faire les dernières vérifications sans passer le pont du bateau, jusqu’à ce qu’il vienne la prendre par la main le lui faire franchir.

Messages : 56 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Poitou

[A l'aube le troisième jour]

Au matin tôt, à l'heure ou seuls les marins sont réveillés dans une ville portuaire Eragon s'était levé, furtivement pour ne pas réveiller sa brune qui dormait encore. Il avait enfilé une chemise en laine, ses braies marrons et de lourdes bottes en cuir noir. Il avait déposé une bourse suffisamment plein pour payer les trois nuits et les repas a l'aubergiste et s'était dirigé en direction du navire anglois. Même si la guerre de cent ans étaient terminés il existait une grande rancoeur entre les Français et les Anglais, surtout les Poitevins qui avaient subis de plein fouets la domination anglaise, mais les affaires sont les affaires et il allait falloir marchander.

Comme il l'avait imaginé l'armateur du bateau d'outre mer était la, droit et fier à donner des ordres à ses matelots qui eux s'affairaient à décharger de lourdes pièces en bois. Le héraut l'aborda et au terme d'une bonne demie heure de marchandage s'est encore uen bourse qui quitta la ceinture du Poitevin et tomba dans les mains de l'armateur.

Un ordre donné de pleine gorge plus tard et les matelots changèrent de direction et commencèrent à déposer le bois dans l'autre navire, celui que la petite troupe de licorneux allait emprunter pour se rendre à Yeu.
Il retourna ensuite à l'auberge pour réveiller la Saint Yriex d'une caresse dans les cheveux et d'un baiser sur le front, puis il entama le vif du sujet.

Ma douce, le bois est en train d'être transporté sur le bateau, le temps de nous préparer et nous pourrons embarquer. La traversée devrait prendre une bonne partie de la journée.

Un peu plus tard ils se retrouvèrent sur le quai, la face au bâtiment Breton aux voiles rouges. C'était la première fois pour l'Auvergnate qu'elle allait prendre la mer, le voyage risquerait d'être amusant. Elle attendît d'ailleurs le dernier moment, les matelots commençaient à retirer les amarres quand l'errant lui prit la main pour la faire monter à bord grâce à la passerelle en bois. C'est la vigie qui ordonna la départ avec un cliché.

En avant toute!

Et comme prévu ils passèrent la fin de la matinée et toute l'après midi à bord. Le voyage fût très agréable pour le Héraut qui aimait cette sensation d'être en mer, il passait d'ailleurs le plus clair de son temps sur la proue à regarder les vagues se fracasser sur la masse boisée. En revanche la traversée fût mois intéressante pour son épouse qui, prise du mal de mer, passa la majorité du temps la tête accoudée aux rambardes de bois en se tenant la tête.
Elle ne serait donc jamais marin, d'ailleurs les légendes racontaient qu'une femme sur un bateau ça portait malheur.
Cependant un des mousse lui donna une recette pour la faire se sentir mieux et il le suivit donc dans la partie du bateau que l'on pouvait considérer comme la cuisine, on y retrouver de la viande salée.. encore de la viande salée.. et surtout de l'alcool. tout fier le jeune homme ramena un broc de rhum épicé qu'il fît avaler à son épouse rapidement et bien chaud. La réaction ne fût pas parfaite puisqu'elle en recracha une bonne partie. Mais quelques heures plus tard fatiguée elle alla se coucher dans la cabine pour passer le reste du voyage assoupie, loin du bruit des vagues.

[Le soir tard à port Breton]

Port Breton s’appelait ainsi car l'ile d'Yeu était vraiment proche du Grand duché et il est bien connu que les Bretons sont bons marins, la majorité des habitants de l'île l'étaient donc. Le port comptait 50 à 70 feux et le port était la seule partie éclairée. Le navire avait été aperçu au loin et déjà on s'affairait. Le seigneur du lieu arrivait sur place quand même.
A peine le bateau fût il a quai et amarré que les premières pièces de bois furent entassées sur le port, le suzerain donnerait les ordres au matin en attendant ils dormiraient dans le seul bouiboui de l'île qui proposait des lits pour la nuit..